Emmanuel Macron a notamment annoncé que la France allait intégrer l’antisionisme à sa définition juridique de l’antisémitisme, mercredi soir lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Emmanuel Macron avait promis des annonces fortes. Le président de la République a dévoilé mercredi soir plusieurs mesures pour lutter contre l’antisémitisme, mercredi soir dans un discours prononcé lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), à Paris. Le chef de l’État a ainsi annoncé que la France allait adopter dans ses textes de référence une définition de l’antisémitisme élargie à l’antisionisme, sans toutefois modifier le Code pénal. La France a connu récemment une multiplication d’actes antisémites, dont la profanation mardi de 96 tombes dans un cimetière juif alsacien.
La définition de l’antisémitisme élargie à l’antisionisme.
Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France allait adopter dans ses textes de référence une définition de l’antisémitisme élargie à l’antisionisme, sans toutefois modifier le Code pénal. “La France, qui l’a endossée en décembre avec ses partenaires européens, mettra en oeuvre la définition de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah” (qui intègre l’antisionisme, ndlr), a dit le chef de l’État, en martelant que “l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme”.
“Une résurgence de l’antisémitisme inédite depuis la Seconde guerre mondiale”.
Le président de la République a peu auparavant déploré “une résurgence de l’antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde guerre mondiale”. “Depuis plusieurs années, et la situation s’est encore aggravée ces dernières semaines, notre pays – comme d’ailleurs l’ensemble de l’Europe et la quasi-totalité des démocraties occidentales – est confronté à une résurgence de l’antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde guerre mondiale”, a déclaré le chef de l’État devant les représentants de la communauté juive. “À nouveau, depuis plusieurs années, l’antisémitisme tue en France”, a-t-il poursuivi.
Un “audit” des établissements touchés par la “déscolarisation” des enfants juifs.
Emmanuel Macron a également annoncé soir le lancement d’un “audit” des établissements scolaires touchés par la “déscolarisation” des enfants de confession juive. Déplorant que des élèves de certains quartiers soient “trop souvent” obligés de “quitter l’école publique”, le chef de l’Etat a chargé son ministre de l’Education d’évaluer ce phénomène pour que l’école joue à plein “son rôle de rempart républicain”.
Macron demande la dissolution de trois associations d’extrême droite.
Le chef de l’État a aussi demandé la dissolution “d’associations ou groupements” racistes ou antisémites, à commencer par les organisations d’extrême droite Bastion social, Blood and Honour Hexagone et Combat 18. “Parce que la période met en cause ce que nous sommes, la France doit tracer de nouvelles lignes rouges (…). J’ai demandé au ministre de l’Intérieur d’engager des procédures visant à dissoudre des associations ou groupements qui par leur comportement nourrissent la haine, promeuvent la discrimination ou appellent à l’action violente”, a déclaré Emmanuel Macron.