L’épidémie de COVID-19 a touché le monde entier, entrainant des difficultés pour les services hospitaliers mais aussi pour les habitants qui dans certains pays se sont trouvé confinés chez eux. L’Espagne a été un de ces pays, qui a dû prendre des décisions difficiles mais importantes pour la lutte contre le COVID-19. L’Espagne est un pays du sud de l’Europe où les habitants aiment se retrouver dans les rues, dans les parcs, en terrasse. L’abandon de ces habitudes, même durant quelques semaines, a obligé les autorités à prendre des mesures permettant aux habitants de tenir le coup durant cette période.
L’urbanisme tactique et COVID
Avec des horaires pour aller se promener dans les rues les plus proches et avec la grande majorité des véhicules à l’arrêt, les villes ont entrepris d’ouvrir des rues piétonnes pour accueillir toutes ces personnes qui avaient besoin de se dégourdir les jambes. Deux ans plus tard, les changements ont-ils été abandonnés ou amplifiés?
Certaines villes d’Espagne ont peu à peu retrouvé les habitudes pré-covid, et cela pour de nombreuses raisons. Par exemple, les habitants ont pris l’habitude d’utiliser leurs voitures pour limiter les contgacts et les risques de contamination du COVID 19. Une habitude ancrée est difficile à changer! Mais une ville, qui devrait servir d’exemple, a su garder les habitudes des contraintes dues à la pandémie voire d’accélérer les recommandation de l’urbanisme tactique :la ville de Logroño. La pandémie de coronavirus a changé la façon de se déplacer des hbaitants. Deux ans après le début de la mise en œuvre des premiers changements, la ville est différente. Elle a lancé un projet visant à donner la priorité à la marche, au vélo et à l’utilisation des transports publics. Et elle a été récompensée pour cela.
Logroño, la ville qui s’adapte
La grande vertu de l’urbanisme tactique est qu’avec très peu d’argent, on peut faire de grands changements. Un bon exemple est la manière dont les États-Unis ont réussi à réduire les accidents de la route grâce à une action très simple : peindre l’asphalte. Quelque chose de similaire a été fait sur la Piazza Aperte à Milan. Un peu de peinture, quelques jardinières et maintenant les enfants ont un espace pour jouer, la circulation a été calmée et le flux des véhicules réorganisé.
En 2020, Logroño a opté pour des solutions similaires. Profitant du fait que les bases avaient été posées avec un projet de 2013 qui n’avait pas abouti, le projet Open Streets a été promu. Ils ont commencé par prendre des mesures pour étendre les espaces piétonniers et réduire les risques de contagion mais, deux ans plus tard, c’est la feuille de route de la municipalité qui a retiré de l’espace à la voiture pour le rendre aux piétons et en donner une partie aux vélos.
Au début de la désescalade de la pandémie, le conseil municipal de Logroño a pris la décision rapide de transformer une voie pour les voitures en voie pour les piétons. C’est là que la transformation a commencé! Les étapes suivantes ont consisté à rendre les rues piétonnes et à les classer dans la catégorie résidentielle. Ici, le piéton est prioritaire, la voiture a perdu de l’espace et est obligée de rouler à moins de 20 km/h. Pour cela la mairie a mis en place des techniques simples mais qui ont fait leurs preuves : la peinture de la route pour montrer clairement qu’il ne s’agit pas d’une route, mettre des bancs et des pots de fleur.
Des actions municipales inspirantes
En fait, la promotion de la marche comme moyen de se déplacer dans la ville a fini par créer un Metrominuto. La ville possède son propre réseau de chemins piétonniers, qui suivent un plan schématisé. Un panneau indique le temps qu’il faut pour aller d’un endroit à un autre. À 5 km/h, il est possible de traverser Logroño en 60 minutes environ. Plus qu’une infographie faite par des passionnés, ou la ville, ce metrominuto fonctionne!
Les habitants jouent le jeu, trouvent du plaisir à marcher et à redécouvrir la ville. Pour l’instant, le système semble fonctionner. Logroño a reçu une dotation de six millions d’euros pour poursuivre son projet Open Streets, qui a également remporté le premier prix national de la mobilité (2021) décerné par le ministère des transports, de la mobilité et de l’agenda urbain, la fondation CONAMA et l’Académie royale d’ingénierie.
Afin d’encourager cette façon de se déplacer et pour que les nouveaux habitants de la ville conservent une mobilité active et moins polluante, la ville réalise également de petites transformations dans les accès aux écoles, dans le but de faciliter l’arrivée des élèves à pied ou à vélo. Certaines des rues environnantes ont même été fermées à la circulation.