Le Japon, un exemple de sécurité routière

By Paul

Le Japon est un pays connu pour son approche innovante des transport, mais également la sécurité des déplacements. Moins de 3 000 personnes sont mortes dans des accidents au Japon en 2021, contre près de 43 000 aux États-Unis. Par habitant, le Japon ne compte que 2,24 décès pour 100 000 habitants, soit moins d’un cinquième du taux américain de 12,7 pour 100 000.

Un changement important

Aujourd’hui les routes japonaises sont encore plus sûres : en 2021, le nombre de décès sur les routes a été le plus faible depuis que l’on a commencé à tenir des registres en 1948. C’est un sacré changement par rapport aux années 1960, où une économie en plein essor et des millions de conducteurs inexpérimentés ont contribué à multiplier par six le nombre de décès annuels par rapport à aujourd’hui. Les rues du pays étaient si dangereuses que les observateurs japonais ont appelé ce phénomène la « guerre de la circulation », notant que le nombre annuel de décès sur les routes dépassait celui de la première guerre sino-japonaise de 1894-1895.

Le Japon est aujourd’hui un exemple de réussite en matière de sécurité routière, surtout si on le compare aux États-Unis

Des explications

Un réseau ferroviaire dense et fiable

Les autorités japonaises ont pariés sur un réseau ferroviaire important, fiable et pratique pour désengorger les routes.

Depuis le lancement du premier train à grande vitesse au monde, le Shinkansen, en 1964, le Japon est réputé pour la fréquence, la fiabilité et la rapidité de son service ferroviaire. Les trains interurbains sont si rapides et si fréquents que la conduite n’a souvent aucun sens : Pas moins de 15 trains par heure quittent Tokyo pour Osaka, et beaucoup d’entre eux font le trajet de 332 miles en moins de deux heures et demie. En voiture, le voyage prendrait au moins six heures.

À titre de comparaison, le voyage de Philadelphie à Boston sur le service Acela d’Amtrak, le plus rapide, prend au moins deux fois plus de temps, avec moins de dix départs quotidiens par jour de semaine. Outre le Shinkansen, un réseau dense de lignes ferroviaires supplémentaires permet de relier les villes japonaises.
La vie sous les rails de Tokyo

« Si vous voyagez avec votre famille sur une longue distance en Shinkansen, le coût est plus élevé qu’en utilisant une voiture », a déclaré Takashi Oguchi, professeur d’ingénierie à l’Université de Tokyo. « Mais malgré cela, de nombreux Japonais choisissent d’utiliser le train car le système est très solide ». En 2019, les trains japonais ont représenté 13 fois plus de passagers-miles qu’Amtrak – malgré une population américaine 2,5 fois plus importante.

Le transport ferroviaire à l’intérieur des villes est tout aussi impressionnant. Avec 285 stations, le Tokyo Metro compte plus de deux fois plus de passagers quotidiens que le métro de New York. Les villes plus petites offrent également un excellent service : Fukuoka, une ville de 1,5 million d’habitants située dans le sud du pays, dispose de métros circulant toutes les quelques minutes entre la gare principale de la ville et l’aéroport – un trajet qui ne prend que six minutes.

Avec autant de trains, conduire au Japon devient une option plutôt qu’une nécessité. « Les terrains disponibles au Japon sont très limités, et les gens ont tendance à vivre dans les grandes villes comme Tokyo, Osaka et Nagoya », explique Oguchi. « Ils ne conduisent pas souvent, car un système de transport en commun bien établi favorise leur mobilité. » Par habitant, les Japonais possèdent 61 voitures pour 100 habitants, contre 84 pour 100 Américains, et le résident moyen ne conduit qu’environ un tiers du temps par an. Le service ferroviaire japonais est également exceptionnellement sûr – le Shinkansen n’a jamais connu d’accident mortel. En comparaison, la conduite automobile est bien plus meurtrière. En incitant de nombreux habitants à monter dans un train au lieu de prendre le volant, les trains japonais sauvent littéralement des vies.

Les places de parking rares et chers

Au Japon, les propriétaires d’automobiles doivent obtenir un shako shomei sho, ou « certificat de garage », qui prouve qu’ils ont trouvé un endroit où garer leur véhicule pour la nuit, à leur domicile ou dans un parking. Ces places sont rares, par manque de place principalement. Les frais et les tracas liés à cette exigence ont un effet dissuasif sur la possession d’une voiture et incitent à utiliser d’autres modes de transport, comme les transports en commun ou le vélo. L’absence de voitures garées contribue également à favoriser des rues conviviales pour les piétons.

Des voitures plus petites

Les japonais qui veulent vraiment se déplacer en voiture, optent souvent pour des kei car qui sont de petites voitures. Les proportions réduites de la kei car lui permettent de se faufiler dans les rues étroites et les places de parking exiguës, et son prix de 10 000 à 20 000 dollars (souvent des milliers de dollars de moins avec les subventions gouvernementales) la rend plus abordable qu’une voiture de taille normale. Environ un tiers des voitures neuves vendues au Japon appartiennent à ce segment.

Du point de vue de la sécurité, les kei cars ont beaucoup d’atouts par rapport aux SUV et aux camions de style américain. Leur poids léger génère moins de force en cas de collision, et leur partie avant tronquée réduit les angles morts du conducteur. Les recherches suggèrent que leurs occupants sont aussi en sécurité que ceux des véhicules de taille normale.

Laisser un commentaire