Strasbourg prend de l’avance

Dans la course à la diminution d’émission des gaz à effet de serre, la métropole strasbourgeoise prend de l’avance. Elle annonce avoir décidé de mettre un coup d’accélérateur sur le calendrier d’interdiction des voitures en centre-ville. Cela se fera étape par étape, selon le numéro de la vignette Crit’Air, démarrant en 2021 pour les voitures sans vignette jusqu’en 2025 pour les diesels et les Crit’Air 2.

Strasbourg prend de l’avance

La ville de Strasbourg, et plus particulièrement son conseil municipal, a décidé d’avancer l’interdiction progressive des véhicules polluants à 2021 pour son centre historique. Concrètement, seuls les véhicules disposant d’une vignette Crit’Air 0 ou 1 pourront circuler dans le centre de la ville puis sur l’ensemble des rues strasbourgeoises à partir de 2025. Il s’agit de voiture électrique ou des voitures thermiques à essence récente. 

Un calendrier prévisionnel a été proposé par la municipalité :

  • Sans vignette Crit’Air : interdiction de circulation au 1/1/2021
  • Vignettes Crit’Air 5 : interdiction de circulation au 1/1/2022
  • Vignettes Crit’Air 4 : interdiction de circulation au 1/1/2023
  • Vignettes Crit’Air 3 : interdiction de circulation au 1/1/2024
  • Vignettes Crit’Air 2 : interdiction de circulation au 1/1/2025.

Cette initiative a pour but de se débarrasser en centre-ville des voitures polluantes, tout en laissant le temps aux usagers de s’adapter. L’achat d’une nouvelle voiture moins polluante ou l’utilisation plus régulière, voire quotidienne, du vélo ou encore l’utilisation des transports en commun. Il est important de noter que cette mesure ne touche pas l’ensemble de la ville, mais uniquement son centre historique. L’espace délimité par cette interdiction s’appellera une ZFE ou Zone à Faibles Émissions.

Une initiative pour changer les habitudes de transport

Face au réchauffement climatique, les municipalités doivent tout mettre en œuvre pour aider à la mise en place de nouveaux comportements de déplacement.  La mise en place de contraintes telles que l’arrêt de la voiture en centre-ville nécessite le développement de nouveaux modes de transport. Cette obligation, pour assurer les déplacements, a été comprise par l’Eurométropole strasbourgeoise qui espère pouvoir étendre cette interdiction à l’ensemble de son territoire en 2030 en améliorant et augmentant le « maillage du territoire en transport en commun » annonce Robert Herrmann, le président de l’Eurométropole.

Pour aller plus loin, le maire de Strasbourg Roland Ries indique ne pas vouloir donner de subvention supplémentaire à la transition écologique des véhicules, mais investir l’argent de la commune dans le développement des réseaux. Il ne s’agit pas de remplacer des véhicules par d’autres, même s’ils sont moins polluants, mais de modifier les habitudes des individus en matière de transport en leur offrant un réseau adapté. La transition semble nécessaire à une époque ou le réchauffement climatique ne peut plus être nié.

Les réactions face à ce projet sont diverses, comme souvent lorsque l’on parle de la mobilité. D’une part une réaction positive, et une envie de faire bouger les habitudes. Et à l’inverse une réponse plus nuancée avec des craintes sur la mise en place d’un tel plan de mobilité douce. Si Strasbourg semble en mesure d’apporter les solutions à un changement important, les communes voisines de l’Eurométropole ont peur de ne pas pouvoir suivre le calendrier faute de temps et de moyen. De plus, une entente entre les différentes communes devra être effective avant le début de cette interdiction pour éviter les difficultés que pourraient entraîner des décisions non unilatérales. Imaginons qu’une commune non limitrophe de Strasbourg interdise les véhicules polluants sur le même rythme que la métropole strasbourgeoise, qu’en sera-t-il pour la ville limitrophe qui ne l’aura pas fait ? Les usagers ne pourront rentrer que dans certaines villes en voiture ?

 

 

 

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